J’ai lu : Zéro déchet de Béa Johnson

couv zéro déchet

De retour de vacances 🙂 durant cette petite pause j’ai remisé les torchons au placard alors aujourd’hui point de recette en tout genre… enfin, une petite friandise, mais pour l’esprit ! Après tout la nourriture de l’âme ne compte-elle pas autant que celle du corps ?

Je vais donc vous parler d’un livre, Zéro Déchet de Béa Johnson, qui m’a aidé à aller plus loin dans ma démarche de simplification volontaire et de réduction de mon empreinte écologique.

Qui est Béa Johnson ?

béa johnson

L’auteur de Zéro Déchet est une française installée aux États-Unis avec son mari et ses deux enfants.

Vous avez peut-être déjà entendu parler de Béa car elle a fait l’objet de nombreux reportages et articles de presse relatant son mode de vie atypique.

Elle est une des premières à avoir pensé et mis en pratique un mode de vie «zéro déchet»,  lançant un véritable mouvement qui progresse lentement mais sûrement en Europe.

Depuis 2008 elle partage son mode de vie sur son blog et de manière plus détaillée dans son livre zéro déchet.

 

En quoi consiste le mode de vie zéro déchet ?

Comme son nom l’indique, le zéro déchet vise idéalement à ne plus produire de déchet ou tout du moins à en produire le moins possible.

Zéro-déchet-Béa-Johnson

Utopique ?! certainement ! Impossible ?! Et bien non, puisque sur une année les déchets produits par Béa et sa famille tiennent dans un bocal d’un litre (oui oui vous avez bien lu un litre), tandis qu’une famille de 4 personnes en France produit en moyenne plus d’une tonne d’ordures ménagères par an. De quoi rester rêveur quand on connaît le coût environnemental, social et financier de nos déchets…

On pourrait hâtivement penser que pour obtenir un tel résultat il s’agit nécessairement d’une famille de marginaux vivants au fin fond d’un bois sans eau courante ni électricité… et bien que nenni, détrompez-vous ! Cette famille est tout ce qu’il y a de plus ordinaire : les parents travaillent, les enfants vont à l’école, ils possèdent une maison tout confort en ville avec cuisine équipée et dressing, une voiture, etc. Autant dire que si eux l’ont fait, avec un peu de volonté tout le monde peut le faire !

[Edit – 06/07/2016 : Il faut quand même préciser que l’excellent résultat de Béa et sa famille est grandement facilité par leur ville, San Francisco, qui recycle absolument tout ce qui peut l’être. Malheureusement tout le monde n’a pas cette possibilité, c’est pourquoi la comparaison 1 Litre de déchets pour la famille Johnson versus 1 Tonne pour une famille française lambda n’est pas tout à fait juste et doit être nuancée. Il serait intéressant de connaître le volume de déchets recyclables que Béa produit afin de pouvoir réellement comparer.

Toutefois, même si votre ville ne recycle pas tout, adopter la philosophie zéro déchet vous permettra tout de même de réduire largement vos poubelles. La famille presque zéro déchet, qui ne bénéficie pourtant pas du tout recyclable, en est un parfait exemple. Pour constater par vous-même je vous invite à lire cet article du Monde.

Pour étayer mes propos, j’ajouterai que ma copine Caroline (qui est d’ailleurs à l’origine de cet edit) qui habite Grenoble a vu littéralement fondre ses poubelles quand sa ville est passée au tout recyclage. C’est simple, ses ordures ménagères (pour une famille de 3 personnes) sur une semaine ne remplissent même pas une petite poubelle de salle de bain et ce ne sont pratiquement que des déchets compostables (elle n’a pas encore de composteur même si ça ne saurait tarder). Par contre son bac à recyclables est bien plus rempli qu’avant. Cet exemple est vraiment édifiant je trouve même si je précise quand même qu’il s’agit d’une famille soucieuse de l’environnement, tout fait maison, etc. (donc qui fait attention aux emballages et tutti quanti).

Pour finir, j’ajouterai que le recyclage n’est pas non plus LA solution à tout (même si c’est déjà bien) car la plupart des matériaux ne sont pas recyclables à l’infini et le recyclage en lui-même peut être polluant et à un coût non négligeable pour la collectivité. Le meilleur déchet reste donc celui qu’on ne produit pas, comme le dit Béa Johnson d’ailleurs.]

Adopter un mode de vie zéro déchet a permis à la famille Johnson de  réaliser 40 % d’économies sur leurs dépenses annuelles, tout en se sentant mieux au quotidien aussi bien physiquement que psychologiquement. Ils se sont détournés de la richesse matérielle et de l’accumulation de biens au profit d’un autre type de richesse, celle que nous apporte la vie et ses expériences. Il s’agit de vivre mieux avec moins, une vie plus simple mais aussi plus riche de sens. Je ne sais pas vous mais moi ça me parle ! 😉

Cela vous paraît peut-être compliqué à mettre en œuvre ? En réalité ça ne l’est pas tant que ça. Le livre de Béa a le mérite d’être très facile d’accès et de regorger d’astuces concrètes et pratiques, et ce pour tous les domaines de la vie quotidienne : la cuisine, les courses, la salle de bain, la chambre à coucher, la garde-robe, le ménage, le bureau, le courrier, les enfants et l’école, les sorties, les fêtes et les cadeaux… tout y passe dans les moindres détails puisque même la question du papier toilette est abordée 😉

La méthode zéro déchet est donc applicable à tous les domaines de la vie et se compose de cinq étapes, dont l’ordre est important :

1/ Refuser : refuser tout ce dont nous n’avons pas réellement besoin (cadeaux publicitaires ou superflus, objets jetables, etc.) qui nous encombre et qui finira dans la poubelle a plus ou moins court terme.

2/Réduire : réduire ce dont nous avons besoin au simple nécessaire (par exemple pas besoin de posséder 36 produits ménagers – un produit spécial salle de bain, un produit spécial four, un produit à vitres, etc – alors que 2 ou 3 peuvent suffire à tout faire).

3/Réutiliser : réutiliser tout ce qui peut l’être.

4/Recycler : recycler tout ce qui ne peut pas être réutilisé.

5/ Composter : composter tout ce qui ne peut pas être recyclé.

Recycler et composter ne viennent qu’en dernier car si on applique bien les trois premiers principes, il ne reste plus grand chose à recycler et composter.

Il est important de garder en tête que le meilleur déchet est avant tout celui qu’on ne produit pas. Comme vous l’aurez compris, il s’agit avant tout de faire preuve de bon sens, comme cela se faisait avant l’ère de la surconsommation et comme cela se fait encore dans certaines parties moins privilégiées du monde où l’on ne peut pas se permettre de gaspiller.


Qu’est-ce que cette lecture a changé dans ma vie ?

J’avais déjà commencé plusieurs années avant la lecture de ce livre à me soucier de l’environnement et être vigilante sur le gaspillage, certains points m’ont donc paru évidents tel que faire ses courses avec un cabas réutilisable, refuser les pubs dans la boîte aux lettres, faire dématérialiser ses factures ou encore prendre des douches et non des bains… Bien que Béa Johnson enfonce à mon sens quelques portes déjà ouvertes de longue date par d’autres, je recommande tout de même cette lecture que j’ai globalement trouvé très instructive et pragmatique.

Béa nous prouve par a+b que non seulement il est possible de produire très peu de déchets mais qu’en plus ça n’est pas aussi compliqué que l’on peut le penser. Elle nous mâche le travail en nous parlant de sa démarche, de ses essais plus ou moins fructueux et de l’évolution de sa réflexion dans ce mode de vie.

Je précise toutefois rester sceptique sur certains points un peu farfelus ou extrémistes à mon sens : ça n’est que mon avis, mais à ce jour, non je ne me curerai pas les oreilles avec les doigts, je continuerai à mettre du scotch sur les rares colis que j’expédie et je ne ferai pas venir une brosse à dent de l’autre bout de la planète juste parce qu’elle est entièrement compostable… en revanche je trouve dommage qu’elle n’ait pas poursuivi ses efforts sur le no-poo et qu’elle ne pose pas la question du coût environnemental de la consommation de viande. Mais loin de moi l’intention de lui jeter la pierre, il est difficile d’incarner un idéal et chacun a ses limites, l’auteur de Zéro Déchet y compris.

L’essentiel, à mon avis, est de piocher dans l’inventaire qu’est ce livre, tout ce qui vous paraît réalisable à votre niveau, tout ce que vous pouvez faire avec vos petits bras musclés pour faire de ce monde un monde meilleur quoi 😉

Ceci étant dit, Zéro Déchet m’a permis de passer au peigne fin mes pratiques au quotidien et de me rendre compte que je pouvais encore poursuivre mes efforts et améliorer certains points afin de minimiser mes déchets… et ça marche ! J’ai réduit mes déchets d’un tiers à ce jour.

poubelle zéro déchet
ma poubelle est beaucoup plus zen hi hi

Globalement, j’ai davantage réfléchi à ma manière de consommer : Ai-je vraiment besoin de tel objet ? Ou est-ce la société qui a envie de me faire croire que j’en ai besoin ? Ai-je besoin d’avoir cet objet en double ? Pourquoi acheter tel article neuf alors que je peux l’acheter d’occasion ? Pourquoi acheter cet article sous emballage si je peux le trouver en vrac ?

Plus concrètement :

  • J’ai commencé à faire une partie de mes courses avec des contenants réutilisables (filets et sacs en tissu pour les fruits et légumes) et à éliminer petit à petit le plastique de ma vie pour le remplacer par des matériaux plus durable et moins polluants (j’y travaille encore !).
  • Je n’achète plus de yaourts ou compotes en pots individuels jetables. Je les fais moi -même ou je les achète en gros pot en verre, c’est plus économique et je peux réutiliser le pot par la suite pour transporter ou stocker des aliments.
  • J’utilise au maximum des emballages réutilisables pour conserver la nourriture (bye bye le papier d’alu !)
  • Je fabrique en grande partie moi-même mes cosmétiques et mes produits d’entretien pour le ménage. Je me suis donc pas mal documentée et j’ai appris et continue à apprendre sur ces sujets ce qui est pour moi un véritable plaisir.
  • J’ai remplacé mes serviettes en papier par des serviettes en tissu et le coton par des lingettes lavables.
  • J’ai fait réparer ma cafetière et un sac à dos, bien que cela m’ait coûté plus cher que si j’en avais acheté des neufs…
  • J’ai allégé mon intérieur en triant une partie de mes affaires que j’ai ensuite revendues d’occasion ou données à Emmaüs.
  • Je ne prends plus les échantillons en tout genre, les flyers dans la rue, et je n’accepte plus les gadgets publicitaires.
  • Je privilégie de plus en plus les cadeaux « expérience » (une sortie, une visite, un massage, un resto, etc) qui laisseront de jolis souvenirs, aux cadeaux matériels qui finissent souvent par s’entasser et prendre la poussière avant de finir au fond d’un placard…
  • Je m’accorde plus de temps pour lire, faire des promenades, m’intéresser à la réflexologie, à la pleine conscience, et commencer ce blog 🙂

… et je compte bien poursuivre ma démarche dans les mois qui viennent !

 

Et vous, avez-vous lu Zéro Déchet ? Vous a t-il inspiré ? Avez-vous changé certaines de vos habitudes ?

 

Enregistrer

You may also like

6 commentaires

  1. Bonjour Miss,

    Merci pour la critique de ce livre qui m’a interpellé mais que je n’achèterais surement pas…
    Je ne vais pas cracher dans la soupe, son livre est plein de bonnes intentions, surtout pour ceux qui ne savaient pas concrètement comment faire. Je fais, nous faisons déjà la plupart de certains gestes qui sont du bon sens. En vieillissant (oui je ne suis plus de première jeunesse), j’ai changé aussi certains comportements d’achats compulsifs ou « caprices, j’achète moins mais de plus grande qualité,…

    Béa Johnson vit dans une maison toute blanche, aseptisée et vide de décoration. Je ne veux pas habiter dans un labo test, ma maison est mon cocoon.

    Elle ne fait pas de déchets…, Sa maison est une maison d’archi incroyable (qui a dû coûter un bras ),dans un reportage à la télé, on l’a vu acheté un Mac et demandé au vendeur de garder carton et emballage (c’est quand même un déchet qu’elle a consommé),…

    Enfin, je trouve intéressant, la façon dont tu transpose cette lecture et les conseils que tu proposes, adaptés à notre mode de vie plus terre à terre que cette Béa !

    Beau week-end.

    1. Bonjour Gin,

      Merci pour ton commentaire 🙂 je partage l’avis que ce livre est surtout destiné à des personnes qui débutent ou qui se posent des questions sur leur impact écologique, un peu moins pour ceux qui sont déjà dans une démarche durable depuis plusieurs années (même si on peut quand même en retirer des choses intéressantes à mon sens).
      Bien qu’on puisse relever des points contestables dans la façon de vivre de Béa, comme tu l’as fait à juste titre et comme je l’ai fait aussi dans mon billet, je retiens surtout qu’elle a quand même le mérite d’avoir réussi à faire passer des idées qui sont tout à fait louables et qui étaient peu médiatisées jusque là; et qu’elle contribue à la réflexion sociale sur une autre façon de consommer. C’est déjà pas mal !

      Bon week-end à toi aussi 🙂 à très bientôt !

  2. Oui, c’est ce que je disais : Difficile de critiquer un livre qui est bourré de bonnes intentions… Cela a au moins le mérite d’exister et puis cela rend peut être plus glamour l’écologie ( Elle vit au US dans une belle maison, elle est joli, mince, riche,…).On est loin de l’image baba cool qu’on se fait des environnementalistes !
    Bon, c’est pas le tout, il faut que je mette mes bottes et ma chemise à fleurs pour aller retourner mon compost !

    Beau dimanche.

    1. ahaaha excellent 😀 ça peut aussi être très glamour des bottes avec une chemise à fleur 😉

      Bon dimanche (enfin ce qu’il en reste !)

  3. Ce bouquin me tente bien mais je ne vais pas aller l’acheter car je pense qu’il est bourré de bonnes intentions mais ça fait déjà quelques temps que je m’intéresse à ce sujet, donc je commence à pas mal me débrouiller!!!
    ça serait, il y a quelques années, j’aurai couru pour l’acheter!!!
    Aujourd’hui, j’évite d’acheter des bouquins neufs car c’est hyper cher pour quelques fois, un contenu assez pauvre mais je me dis, peut être qu’un jour, il croisera mon chemin sur une brocante, ou à la bibliothèque municipale…et là, je veux bien le lire!!!
    Bises et bravo pour ton blog, je reviens très vite te rendre visite!!!

    1. Bonjour la fée papille,

      Merci pour ton petit mot sympa 🙂
      Tu as bien raison de ne pas l’acheter même si la qualité du contenu vaut le coup, je suis quasi sûre que tu trouveras facilement ce livre à la bibliothèque ou d’occas’… en plus l’auteur incite explicitement ses lecteurs à en faire don une fois la lecture terminée afin qu’il profite au plus grand nombre !
      Au plaisir de te retrouver bientôt par ici 🙂 je vais aller faire un tour sur ton blog pour le découvrir ! Bises, à bientôt 🙂

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.